Rétrospective Parker (3) : La clique

Publié le par Yan

26653-0.jpgUn tueur à gages tente d’éliminer Parker. Pas de doute, c’est un coup de l’Organisation dont le chef, Bronson, n’a pas encaissé le chantage que lui a fait le braqueur. Mais, une promesse étant une promesse, Parker va donc mettre ses menaces à exécution : inciter tous les braqueurs professionnels qu’il connaît à s’en prendre à des avoirs de l’Organisation. De quoi semer une belle panique et, au passage, faire tomber Bronson.

Après nous avoir fait goûter à ce qui va devenir la structure de base des aventures de Parker dans Peau neuve, dans lequel planait toutefois encore le spectre menaçant de l’Organisation, Richard Stark décide de remettre les compteurs à zéro entre Parker et le crime organisé à travers un épisode original de la série. On sort donc déjà du schéma, le temps d’une aventure avec ses forces et ses faiblesses.

Ce roman nous permet de mieux connaître Parker, homme épris de liberté qui vole certes pour vivre – et plutôt confortablement d’ailleurs – mais rejette la propriété, vécue comme une entrave, et qui aime son métier. Un métier dangereux qui nécessite que chaque action soit préparée avec attention, réglée au cordeau. Un travail d’artisan. Et l’on prend un malin plaisir à voir le petit artisan et ses amis s’en prendre à la grande multinationale qui croit pouvoir tout écraser sur son passage. Les lignes consacrées à la déliquescence des mesures de sécurité au sein de l’Organisation, tellement installée dans sa routine et persuadée que personne n’oserait s’en prendre à elle, sont d’ailleurs particulièrement agréables et pourraient même, allez savoir, édifier par exemple les cadres chargés des mesures de sécurité dans l’industrie nucléaire.

Cela dit, il est vrai que l’accumulation des braquages réussis destinés à affaiblir l’Organisation empêche l’auteur de développer chacun de ces coups. Alors que c’est justement l’étude de la mise en place des plans de Parker, jusqu’à l’habituel grain de sable qui s’immisce dans les rouages si bien huilés, qui fait généralement le sel des romans de Richard Stark. La traduction, ici, souffre par ailleurs d’un argot qui nous apparaît maintenant très daté et parfois vraiment pesant.

La clique est finalement un épisode un peu laborieux. Pour autant, on conviendra du fait qu’un Parker laborieux vaut toujours bien mieux que la majorité de la production de polars.

Richard Stark, La clique, Gallimard, Série Noire, 1964. Rééd. Carré Noir (Parker part en croisade), 1974. Traduit par M. Elfvik.

Du même auteur sur ce blog : Comme une fleurPeau neuve ; Pour l'amour de l'or ; En coupe réglée ; Rien dans le coffre ; Sous pression ; Le septième homme ; Travail aux pièces ; La demoiselle ; Le divan indiscret ; Blanc-bleu noir ; La dame ; Un petit coup de vinaigre ; L'oiseau noir ; Planque à Luna-Park ; Les citrons ne mentent jamais ; Le défoncé ; Portraits gratis ; Signé Parker ; Comeback ; Backflash ; Flashfire ; Firebreak ; Breakout ; À bout de course! ; Demandez au perroquet ; Argent sale .

Publié dans Noir américain

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C
<br /> voilà, Yan a tout dit “Pour autant, on conviendra du fait qu’un Parker laborieux vaut toujours bien mieux que la majorité de la production de polars.“ - Pas mieux...<br /> <br /> <br />
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Y
<br /> <br /> Nous sommes donc d'accord!<br /> <br /> <br /> <br />